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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 22:25

 

L’eau est donc une composante primordiale pour le bien être et y accéder participe à la stratégie de lutte contre la pauvreté.

Afin de nous situer sur la gravité du phénomène (non accès à l’eau), référons-nous au 1,4 milliards de personnes qui manquent d’eau dans le monde. Ceci doit donc nous interpeller sur l’enjeu que représente sa gestion.

Par ailleurs, quelque soit la quantité d’eau disponible, pour qu’elle soit source de vie, elle doit être exempte de toute impureté source de maladies. Aussi de l’état brut, devient-elle potable  en subissant un traitement préalable entraînant ainsi des charges plus ou moins importantes en fonction de la disponibilité spatiale et des besoins à satisfaire. Cela explique que généralement, les populations à travers le monde entier n’ont pas toujours eu accès à cette denrée » surtout en zones pauvres (rurales et périurbaines).

En Afrique, l’extension des réseaux d’eau aux zones rurales est restée modeste. Ceci pourrait se justifier  entre autre par les coûts élevés des investissements initiaux du fait de la faible densité des populations vivant à l’écart des réseaux ; les tarifs bas par rapport aux coûts et ce en raison d’impératifs sociaux qui exigent que l’eau soit fournie à bon marché aux ménages à faible revenus ; l’insuffisance des ressources financières pour assurer le suivi, le renouvellement et le développement du patrimoine.

La logique financière préconise que l’eau potable soit fournie en premier lieu dans les zones ayant un potentiel de croissance économique ainsi que le plus bas coût. Mais sur cette base, l’approvisionnement en eau potable des zones urbaines risquerait généralement de constituer une priorité par rapport aux zones rurales ou défavorisées.

De ce fait, l’exercice de ces activités par une seule firme en vue de profiter des économies d’échelle et de réduire le coût moyen paraît envisageable. Or dans ce cas d’espèce l’entreprise bénéficiant de cette exclusivité peut l’utiliser contre les intérêts de l’Etat qui sont de fournir un service de qualité à un plus grand nombre de demandeurs. L’entreprise dès l’obtention de cette exclusivité, cherchera à privilégier les zones dites rentables. L’Etat quant à lui, souhaite coïncider ses objectifs avec celui de l’entreprise.

La déficience des infrastructures en eau potable due à la non disponibilité des moyens de financiers peut aggraver la pauvreté des zones rurales.

Dès lors, les moyens financiers apparaissent comme un maillon essentiel de l’extension des réseaux aux zones pauvres où les besoins demeurent encore très nombreux.

En vue de compenser les disparités régionales et aider à assurer de manière pérenne le service de l’eau potable, l’Etat peut faire des transferts à la firme qui gère le service.

Cependant, ce système de financement ne semble pas être facilement réalisable à cause non seulement des comportements opportunistes de la firme mais également de la grogne des contribuables et des distorsions impliquant des effets dommageables tels que le coût des fonds publics et les charges mortes. De même, le système présente des lacunes du fait de la corruption existant dans les pays en développement et les méthodes de contrôle et de vérification du système fiscal n’est pas fiable.

Dans ces conditions, quel mécanisme de financement serait-il apte à soutenir l’extension du réseau aux pauvres? Une solution possible est celle de la subvention croisée souvent décriée car dans bien de cas elle a plutôt aidé les riches. Cependant, il convient de souligner que dans les pays où les reformes politiques et institutionnelles sont inefficaces et où le coût des fonds publics du fait de la corruption est élevé, le financement des services de l’eau potable par le budget de l’Etat même s’il n’est pas systématiquement mis en cause coûte beaucoup trop cher à l’Etat. Ainsi pour permettre l’accès à l’eau potable dans les zones pauvres, la subvention croisée apparaît comme un second-best ou une solution de moindre mal dans le financement du service de l’eau potable et donc une stratégie efficace de lutte contre la pauvreté.

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commentaires

B
Un bien bel article.Amitiés.
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K
<br /> Merci pour les commentaires. On reste en contact.<br /> <br /> <br />