Le financement de la santé fait référence à la collecte de fonds de sources diverses, à la mise en commun des fonds et à la répartition des risques à travers les plus grands groupements de population, ainsi qu’à l’allocation ou à l’utilisation des fonds pour l’achat de services chez des prestataires publics et privés de soins de santé. Même si de nombreux pays ont souscrit les principes de l’initiative de Bamako et intégré ses objectifs dans leur politique nationale sanitaire, l’accès aux soins de santé ne s’est pour autant pas amélioré. Pis encore, l’introduction des frais de cession amène les malades soit à postposer la consultation, soit à ne suivre qu’une partie de la thérapie qui leur a été prescrite.
Regrouper des gens au sein d’un système mutuel d’assurance permet, par le partage des risques entre les membres cotisants, de dégager des moyens financiers couvrants (en tout ou partie) les dépenses de maladie des membres.
Le Financement Communautaire peut être défini comme « tout système mis en place et géré par une organisation, autre qu’une entreprise commerciale privée ou gouvernementale, qui fournit un pool de risques, pour couvrir tout ou une partie des coûts de services de santé »
Le financement communautaire peut-il être une solution au problème d’(in)équité de financement des soins de santé ?
Une étude menée en Côte d’Ivoire a permet d’avoir deux éléments de réponse.
Premièrement, le financement de l’offre de soins par niveau de soins est (in)équitable, ensuite la contribution des ménages est essentiellement faite sous la forme de dépenses directes (94.6% des dépenses de santé des ménages) et finalement, à revenus différents, les pauvres paient relativement plus que les riches pour le financement de leurs soins de santé. Ce dernier résultat tient à deux raisons : premièrement, il n’existe pas de discrimination positive dans la tarification des services de santé ; deuxièmement, les populations pauvres présentent plus de risques de maladie et donc ont une fréquence de consommation de soins plus élevée.
La deuxième série de réponse montre que, en général, les cotisations prennent en compte la capacité contributive des adhérents et que certains systèmes offrent une prise en charge gratuite aux indigents
On le voit, le financement communautaire présente des atouts indéniables avec une grande potentialité pour réduire les inégalités au sein des populations et améliorer leur accès aux soins de santé. Cependant, comme tout système il présente des limites. En effet, il existe des structures qui excluent d’office les personnes indigentes par des primes souvent élevées et fixes par personne. Cette situation réduit l’accès aux soins de ces personnes si elles ne sont pas prises en charge par l’Etat. De plus, il n’existe pas de discrimination positive des femmes et des vieillards, qui sont le plus exposées au risque de maladie. De ce fait, Le financement communautaire ne fera alors que renforcer les inégalités déjà existantes entre les populations et les territoires.
Face à cela, l’intervention étatique est nécessaire pour la prise en charge des personnes très pauvres et des personnes les plus vulnérables que sont les femmes et les vieillards.
La prise en compte de certains facteurs socio-économiques et démographiques facilite et améliore l’efficacité du financement communautaire. Il est donc utile et nécessaire de mettre en place un modèle de financement communautaire approprié à la Côte d’Ivoire, ensuite l’accélération de la mise en vigueur du code de la mutualité et l’accélération de la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Universelle en Côte d’Ivoire, qui assurera la couverture des populations du milieu rural pauvre.