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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 23:43

13-copie-1L’adaptation est restée pendant longtemps le parent pauvre du débat et des politiques sur le changement climatique. Mais la diffusion de l’information sur le changement climatique amène de nombreux acteurs à s’interroger sur la meilleure manière d’en limiter les conséquences, et on voit éclore une multitude d’initiatives sur l’adaptation, notamment au niveau local. L’adaptation prend aussi une importance croissante dans la négociation internationale. L’adaptation peut être définie comme «l’ensemble des évolutions d’organisation, de localisation et de techniques que les sociétés devront opérer pour limiter les impacts négatifs du changement climatique et en maximiser les effets bénéfiques». Elle recouvre des formes d’actions très variées qui s’appliquent à de nombreux secteurs. Ses problématiques diffèrent suivant les zones et les échelles géographiques et sa mise en œuvre implique de combiner des instruments très divers

Quel sont les enjeux majeurs pour les stratégies d’adaptation ?

Ils sont au nombre de quatre.

En premier lieu, il faut tenir compte de trois type d’incertitudes qui s’additionnent : celles sur l’évolution future du climat – les impacts attendus du changement climatique étant incomparables selon qu’on se situe dans un scénario de hausse moyenne de +2°C ou de +4°C ; celles sur les conséquences possibles d’un scénario climatique donné au plan local ; et celles sur l’évolution des capacités d’adaptation de nos sociétés dans le futur. L’incertitude impose notamment d’évaluer les mesures d’adaptation en tenant compte du degré de flexibilité qu’elles préservent pour l’action future, à mesure que viendra s’ajouter de l’information supplémentaire.

 

Toutefois, compte tenu des inerties techniques, économiques, politiques, institutionnelles et culturelles, il n’est pas toujours possible de prendre des mesures d’adaptation parfaitement flexibles. Par exemple, la durée de vie du capital dans des secteurs comme les infrastructures, le bâtiment ou la forêt est du même ordre de grandeur que l’échelle de temps du changement climatique. Dans ces cas de figure, il est nécessaire de faire des choix relatifs à l’adaptation en l’absence d’information complète, malgré le risque de «maladaptation» ex post.

 

En troisième lieu, le changement climatique est un processus continu. Par conséquent, la question n’est pas de savoir comment s’adapter à un « nouveau » climat, mais de savoir comment et à quel coût nous pouvons adapter nos sociétés à un climat « sans cesse changeant ». L’adaptation doit donc être comprise comme une politique de transition permanente sur le très long terme. Un plan d’adaptation sur quelques années n’est qu’une étape dans ce processus.

 

Enfin, il est dans certains cas trop coûteux ou techniquement impossible de s’adapter « à la marge » en maintenant à l’identique et au même endroit les activités ou les services existants.

S’adapter au changement climatique requiert souvent des bifurcations vers d’autres activités et/ou d’autres localisations. La présence de bifurcations requiert en particulier que les politiques d’adaptation soient élaborées et conduites dans un cadre intersectoriel. Elle implique également que les impacts à venir du changement climatique soient intégrés dès aujourd’hui dans les choix d’aménagement du territoire et les plans d’urbanisation. La question des transitions entre activités et/ou entre régions devient dès lors un enjeu central.

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