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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 09:08

SAM_5449.JPGLe concept d’économie verte commence à être employé lors de l’élaboration des plans de relance économique post-choc 2008. Deux courants de pensée économique se sont emparés de ce concept.

- D’une part, l’économie de l’environnement dans laquelle l’environnement est un facteur de production économique, pouvant promouvoir des secteurs verts comme les énergies renouvelables, les constructions à haute qualité environnementale mais aussi l’appropriation de plus de terres, de forêts, d’espèces, de gènes… dans une logique d’extension de l’économie marchande au vivant. L’effet attendu est d’en faire un nouveau moteur de croissance.

- D’autre part, il y a l’économie écologique, qui se pose en alternative au modèle économique actuel. Partant du constat des limites des ressources de la planète et de la pression excessive sur l’environnement, l’économie se réaffirme au service d’une société soutenable sur tous les plans: écologique, social, financier et économique, mais aussi démocratique. Ce qui signifie sortir du modèle économique libéral actuel pour renforcer les modes de régulation.

 

D’autres questions se posent: cette économie verte est-elle accessible aux pays en développement ? Seront-ils soutenus pour cela par les pays développés au niveau des technologies et de l’aide publique au développement ? Ou au contraire cette économie verte ne risque-t-elle pas de justifier un protectionnisme à travers des normes exclusives ? Il faut donc clarifier le contenu de ce concept.

L’économie verte devrait permettre de:

- revoir les modes de production et de consommation et conduire à se désengager dans les décennies qui viennent des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz),

- valoriser les énergies renouvelables qui découlent directement ou indirectement du rayonnement solaire et qui sont par nature inépuisables,

- recycler les matières premières minérales et des matériaux,

- rechercher une haute qualité de construction, adaptée aux climats,

- privilégier l’agroforesterie et des agricultures durables,

- promouvoir des modes de vie simples,

- rechercher une alimentation équilibrée avec une part carnée réduite dans les pays les plus riches,

- assurer le retour de la matière organique au sol pour les terres agricoles,

- protéger la biodiversité et les écosystèmes naturels,

- généraliser une écoconception des produits et des services,

- privilégier des circuits courts,

- favoriser une économie circulaire et mixer les fonctions urbaines pour réduire les besoins de déplacements,

- privilégier un tourisme de long séjour pour réduire les déplacements,

- rechercher des modes de production dans le cadre d’une économie sociale et solidaire qui favorise l’intégration des travailleurs et respecte des normes sociales et d’équité dans le partage des richesses,

- privilégier le droit d’usage sur le droit de propriété dans le cadre d’une économie de fonctionnalité,

- mettre en place des outils de planification afin de prendre en compte des objectifs collectifs (dont la réduction des émissions de gaz à effet de serre),

- affecter un prix aux ressources rares et aux polluants,

- mettre en place de nouveaux indicateurs qui rendent compte à la fois de la création de richesses, de la qualité de vie et de l’optimisation de l’utilisation des ressources,

- instaurer des capacités de régulation économique à tous les niveaux afin de faire prévaloir des principes d’intérêt général sur les intérêts particuliers et les règles de concurrence.

 

Malgré des conceptions diverses de l’économie verte, un point est clair: les relations internationales sont de plus en plus déterminées par une géopolitique des matières premières avec l’augmentation des prix et une croissance forte de la demande. Cette situation ne fera que s’aggraver au fil des années. Il importe donc de s’engager dans une voie respectant des principes d’équité et de pluralité des modes de développement.

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